DES LUTTES SOCIALES, ÉCOLOGIQUES ET ASSOCIATIVES DES PROCHAINES SEMAINES
Le mouvement Emmaüs est, depuis sa création, un cri contre l’injustice, une réponse à l’exclusion, une main tendue vers celles et ceux que notre société oublie. Aujourd’hui, nous voyons s’accumuler les colères, les souffrances, les urgences. Et pourtant, les réponses politiques actuelles ne sont ni à la hauteur des enjeux sociaux, ni adaptées à l’impératif écologique, ni respectueuses du rôle essentiel du monde associatif. Emmaüs soutient les différentes mobilisations à venir pour plus de solidarité, de lutte contre le changement climatique et pour la sauvegarde de la biodiversité, et de capacité d’action des associations.
Le 10 septembre, “Bloquons tout” invite à un sursaut face aux orientations budgétaires du gouvernement, destructrices pour les services publics, la justice sociale et les conditions de vie des plus précaires. Ce mouvement citoyen exprime une exaspération que nous partageons : celle d’un pays où les efforts demandés pèsent toujours sur les plus fragiles, tandis que l’urgence sociale est ignorée. Quelques jours plus tard, le 18 septembre, les organisations syndicales appellent également à la grève et à des manifestations pour la défense des salaires, de l’emploi et des droits.
Le 28 septembre, à l’initiative d’un large front citoyen, les “marches des résistances” auront lieu partout en France.
Dans un contexte global de recul démocratique, de répression des mouvements sociaux, de démantèlement des services publics et de régression écologique, cette journée portera haut trois revendications indissociables : climat, justice, libertés. Aux côtés « des paysan·nes, des jeunes engagé·es, des habitant·es des quartiers populaires ou des victimes des violences institutionnelles », nous dénonçons les responsables du chaos écologique et social.
Cette mobilisation s’inscrit aussi dans une perspective internationale, à l’approche de la COP30 à Belém au mois de novembre prochain.
Emmaüs, c’est aussi un grand mouvement composé de 300 structures en France dont beaucoup d’associations.
Chaque jour, des milliers d’associations pallient les carences de l’État pour garantir au plus grand nombre l’accès aux droits, de l’alimentation aux soins, en passant par la culture, le sport, le logement… Et pourtant, le tissu associatif traverse une crise sans précédent : baisses de subventions, fin des emplois aidés, épuisement des équipes, multiplication des besoins. Le 11 octobre, à l’appel du Mouvement associatif, nous serons mobilisé·es pour dire : ça ne tient plus !
Chaque 17 octobre, à l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, ATD Quart Monde nous rappelle une évidence trop souvent ignorée : la parole des personnes en situation de pauvreté doit être entendue, reconnue et prise en compte. Cette édition aura pour thème “Agir ensemble contre la maltraitance sociale et institutionnelle”.
Comme de nombreux autres acteurs de la lutte contre la misère, Emmaüs soutient pleinement cette mobilisation, qui invite à écouter les femmes et les hommes qui vivent l’exclusion, à dénoncer les mécanismes administratifs ou politiques qui les enfoncent, et à construire avec elles les réponses de demain.
Nous vivons une période charnière. Les crises s’additionnent, et les réponses politiques restent figées dans des logiques de court terme, d’austérité, de repli. Face à cela, les mobilisations de septembre et octobre ne sont pas un simple calendrier militant : elles forment un élan collectif, solidaire, porteur d’espoir et de transformation.
Le mouvement Emmaüs soutient pleinement ces mobilisations. Parce que la transition écologique doit être sociale.
Parce que la solidarité ne doit pas être ni dégradée ni écartée pour des raisons budgétaires cachant mal des intentions de rejet. Parce que les colères sont légitimes. Parce que nous croyons qu’un autre monde est non seulement nécessaire, mais possible.